Contrôler les contrôleurs

Migration: le système d'alarme alternatif « Watch The Med » veut sauver des vies.

19/08/2014   Temps de lecture: 2 min

Le 3 octobre 2013 restera la journée de la honte. 380 réfugiés se sont noyés lors du naufrage d’un bateau délabré qui a coulé devant l'île de Lampedusa en Méditerranée. Les politiciens ont déclaré d'une seule voix qu’il s’agissait d’une catastrophe européenne et qu'il était impossible de ne pas faire face à une telle situation d'urgence. Seul le Pape François a trouvé d'autres mots, des mots plus justes. Lors d'une messe prononcée à Lampedusa, il a exigé que l'on tourne le dos à la « mondialisation de l'indifférence » et a attaqué une culture européenne de bien-être « qui fait que nous ne pensons plus qu'à nous-mêmes, qui nous rend insensibles aux cris des autres ». Par contre, les responsables politiques à Bruxelles se sont, eux, décidés en faveur d’un renforcement de l'Agence de protection des frontières Frontex par la mise en place d'un réseau de surveillance électronique supplémentaire, le système Eurosur. Cependant, une « gestion des frontières » renforcée signifie en fin de compte : plus de morts et plus de souffrance. Le projet de vigie civile en Méditerranée « Watch The Med » essaie d'opposer un système d'alarme alternatif à cette politique d'exclusion et d'isolationnisme (site internet : watchthemed.net). Le projet, que ses initiateurs décrivent comme d'un acte d’« océanographie médico-légale », saisit dans une carte interactive des photos satellites, les mouvements du vent, les courants et les enregistrements d'appels de détresse afin de produire, conjointement avec les témoignages de rescapés survivants, des photos en mouvement des embarcations de migrants qui, dans le cas de non-assistance à la personne, peuvent également être utilisées devant les tribunaux . Un objectif ambitieux mais non pas impossible. Car il ne nous a pas fallu attendre Edward Snowdon pour savoir que les surveillants eux aussi laissent des traces. C'est ce point faible que le projet met à profit. medico soutient « Watch The Med » dans ses activités de développement technique de cartes et de recherche de survivants.


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