La (Re)Construction du Monde
Aide. Solidarité. Politique.
+++ Merci de votre grand intérêt pour la conférence ! Vous pouvez trouver tous les panels et présentations de la conférence sous forme de vidéos individuels sur le canal Youtube de medico international. +++
Conférence en ligne du 12 au 14 février 2021, avec Achille Mbembe, Susan Buck-Morss, Rita Segato, Ulrike Herrmann, Sandro Mezzadra, entre autres.
Une conférence non seulement sur l'état misérable du monde, mais aussi et surtout sur les possibilités de sa reconstruction en un lieu dans lequel il vaudra enfin la peine d‘y habiter. Suite ...
Speakers
Programme
Le programme du 12 au 14 février 2021 sera complété et mis à jour en permanence. Toutes les heures sont exprimées en heure d'Europe centrale (UTC+1). Lors de votre inscription à la conférence, vous recevrez des liens d'accès et des détails sur le programme. Tous les événements seront traduits simultanément en quatre langues : anglais, allemand, espagnol, français.
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17:00 – 17:30 | Présentation de la conférence en ligne Perspectives sur le monde du point de vue de l'aide "La (re)construction du monde" traite de l'aide dans la mesure où elle nous révèle des expériences particulièrement marquantes et donc une compréhension plus approfondie de son état actuel. Haïti et Moria illustrent bien l'état réel de notre monde d’aujourd’hui et ce qu'il pourrait devenir demain. Révélées à travers l'expérience de l'aide, ces deux îles représentent des " hot spots " de l'histoire mondiale actuelle et future. |
17:30 – 18:30 | 1. Le cas d’Haïti Avec : La révolution de 1804 a fait d'Haïti un élément essentiel de l'histoire de la modernité. Par conséquent, une compréhension de l'universalisme libéré de son caractère eurocentrique exige de se souvenir explicitement de cette révolution et de la longue histoire de sa suppression de la mémoire historique contemporaine. |
18:30 – 18:45 | Pause |
18:45 – 19:45 | 2. Le cas de Moria Avec : Le camp de réfugiés de Lesbos près de Moria, aujourd'hui incendié, est devenu un symbole de la politique de réfugiés échouée de l'Europe. Les réfugiés sont systématiquement privés de leurs droits, puis dégradés en objets d'aide humanitaire. Un conglomérat flou de gestion des migrations, de politique de sécurité et de pitié a été mis en place aux dépens des droits de l'homme, tandis que l'aide n'a guère pu améliorer la situation sur le terrain, même après des années. Des espaces sans structures démocratiques et d'État de droit sont créés, dans lesquels le régime d'aide, ainsi que le dispositif sécuritaire, prennent le contrôle. Mais comment se peut-il que des ONG de toute l'Europe collectent des fonds sous la bannière de "Moria" sans que la situation de seulement quelques milliers de personnes sur le terrain ne s'améliore sensiblement ? À quoi devrait ressembler une aide qui permette également de lutter contre la privation de droits que subissent les réfugiés ? |
Pour clôturer la journée 20:00 | rencontre virtuelle |
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10:00 – 10:30 | Coup d’envoi et résumé de la veille |
Conferénce 1 10:30 – 11:05 | De la détresse d’être interdit de croître davantage Ulrike Herrmann (auteure, taz, Berlin) La crise écologique peut uniquement être abordée dans le cadre de la transition vers une économie post-croissance. Or, cette transition ne peut être qu'une sortie du capitalisme, qui doit se développer au prix de sa disparition et de la nôtre. C'est donc aussi et justement dans le Nord global qu'il faut chercher et trouver la sortie et la transition : "Si l'humanité veut survivre, les pays industrialisés doivent réduire leur consommation". (Herrmann) |
Débat 11:05 – 12:05 | Écologie et transformation Avec : |
12:05 – 12:25 | Pause |
Conferénce 2 12:25 – 13:00 | De la nécessité et du désir de partir et d’y arriver Sandro Mezzadra (politologue, Bologne) Le capitalisme mondial est "postcolonial" parce qu'il est né de l'exploration coloniale du monde. Or, notre monde et notre histoire sont aussi postcoloniaux parce qu'ils sont issus en même temps des nombreuses résistances à la colonisation et à la capitalisation. De ces expériences ressortent des "possibilités tendues et conflictuelles" qui, tant au sein et qu’en dehors de leur postcolonialité, peuvent tracer des chemins "vers une nouvelle habitabilité du monde". (Mezzadra) |
Débat | La mondialisation capitaliste et la traversée des frontières Avec: |
14:00 – 15:00 | Pause |
Débat 15:00 – 16:00 | Transformer l'aide – refléter les rapports de pouvoir inégaux Avec : |
16:00 - 16:15 | Pause |
Conferénce 3 16:15 – 16:50 | Du besoin et du désir d'être connecté Rita Segato (anthropologue, Buenos Aires) Les mouvements féministes en Amérique latine sont plus intenses que jamais. Leurs luttes permettent d’appréhender en profondeur les relations hommes-femmes qui nous dominent et ancrent la critique du capitalisme mondial dans une critique encore plus profonde et large du patriarcat mondial. Ces mouvements révèlent ainsi non seulement la complexité des crises qui nous assaillent, mais aussi de nouveaux "projets de connexion" (Segato) au travers desquels nous pouvons les surmonter et nous libérer de leur emprise. |
Débat 16:50 – 17:50 | La révolte féministe, en proie à la concurrence Avec : |
Pour clôturer la journée 18:00 | rencontre virtuelle |
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11:00 – 11:30 | Coup d’envoi et résumé de la veille |
Conferénce 1 11:30 – 12:05 | De la nécessité et du désir de réparer le monde Achille Mbembe (philosophe politique, Johannesbourg) Si la réparation et la restauration de ce qui a été sont des conditions préalables à la "montée vers l'humanité", alors la politique est un dialogue de sujets égaux dans la lutte pour un monde "libéré du fardeau de la race", mais donc aussi du capital (Mbembe). La voie ainsi que l'objectif d'une telle politique réside dans la mondialisation des droits, qui ont toujours été revendiqués comme des droits universels, mais qui, au départ, ont toujours été appliqués de façon exclusive, c'est-à-dire comme des privilèges racialisés. |
Débat 12:05 – 13:05 | Réparation et restaurations Avec : |
13:05 – 14:30 | Pause |
Conferénce 2 14:30 – 15:05 | De la nécessité et du désir de (re-)faire l'histoire du monde Susan Buck-Morss (philosophe politique, New York City) Si une politique d'universalisation des droits ne peut que rendre l'histoire universelle, c'est-à-dire mondiale, alors l'égalité de tous les sujets du monde qu'elle recherche ne doit pas être conçue comme l'égalité de leurs "cultures". Il faut au contraire qu'elle soit façonnée comme l'histoire du monde, qui passe par ses propres fractures, y est toujours relancée, et donc progresse en permanence, "malgré les cultures et toutes leurs différences" (Buck-Morss) : de fracture en fracture. |
Débat | Les révolutions d'aujourd'hui Avec : |
16:05 – 16:15 | Pause |
Débat 16:15 – 17:15 | Révolution des droits de l'homme Avec : |
Conferénce 17:15 – 17:55 | La société mondiale au devenir Thomas Gebauer (psychologue, fondation medico international, Francfort) |
17:55 – 18:00 | Pause |
Panel de clôture 18:00 – 19:30 | La responsabilité de l'Europe Avec : |
Tous les événements de la conférence seront traduits simultanément en quatre langues : Anglais, allemand, espagnol, français. |
Aide. Solidarité. Politique.
"Le politique à notre époque doit partir de l'impératif de reconstruire le monde ensemble. Pour que l'idée de décolonisation à l'échelle planétaire ait une quelconque valeur, elle ne peut pas partir de l'hypothèse que je suis plus pur que mon voisin."
Achille MbembeDe nombreuses crises se cumulent actuellement en une crise mondiale, qui se condense dans la pandémie du coronavirus. L’effondrement de l'ancien ordre mondial et des structures supranationales, la pénétration de l'économie dans tous les domaines de la vie, le retour d'un État-Nation autoritaire, la crise climatique et la capitulation de la politique - le virus résume tous les symptômes de cette crise. La crise mondiale devient inéluctable et tangible là où la survie de milliers, parfois même de millions de personnes dépend de l'aide qui leur est donnée ou refusée. Dans quel genre de monde vivons-nous lorsque l'aide ne fait que stabiliser un ordre mondial qui a lui-même de plus en plus besoin d’aide? Et : Quel est ce monde dans lequel l'aide n'est qu’uneexpression de l'incapacité à le transformer et le rendre meilleur ?
L'aide doit aujourd'hui témoigner du monde dans lequel elle intervient et ainsi, rendre compte à elle-même et aux autres de ses propres expériences et actions. Nous voulons mettre ces expériences au service de la discussion politique. Loin de se cantonner sur la crise, le but doit toujours être de la résoudre ou tout au moins, de l’essayer. Nous savons, après tout, que ces tentatives de solution doivent être globales et totalement inclusives si l’on veut qu’elles soient justes et durables. La première question à laquelle nous devons tous répondre est comment mettre fin à une politique susceptible de supprimer la politique, car une telle politique renoncerait à traiter les problèmes mondiaux et instrumentaliserait l'aide comme une poubelle dans laquelle on évacuerait les ravages mondiaux du capitalisme.
La discussion de l'expérience acquise dans le cadre de l'aide à l'échelle mondiale flaire les prémisses d'une politique de renouveau, pratiquant la solidarité comme en témoignent les manifestations mondiales pour la justice climatique, les mouvements féministes et antiracistes transnationaux, les soulèvements locaux pour la démocratie, les droits de l'homme et une vie digne. Sur cette base, notre conférence "La (re)construction du monde" vise à déterminer la corrélation entre aide, solidarité et politique en s'inspirant de la promesse que nous nous sommes faite dans la Déclaration des droits de l'homme : celle d'un ordre mondial et social dans lequel les droits qui nous sont accordés à tous seraient pleinement réalisés.
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